Les dangers de la cigarette chicha dans les grandes villes africaines
La cigarette chicha, également appelée narguilé, gagne en popularité dans les grandes villes africaines, notamment parmi les jeunes et les classes urbaines. Ce phénomène, souvent perçu comme un passe-temps social et inoffensif, masque une réalité préoccupante sur le plan de la santé publique. En effet, la chicha représente un danger sous-estimé, tant pour les individus que pour les communautés.
Une popularité croissante
La chicha est souvent associée à une certaine modernité ou à un mode de vie convivial. Dans des villes comme Dakar, Abidjan, Lagos ou Nairobi, elle est devenue un élément central des soirées entre amis et des lieux de divertissement. La perception générale est que fumer de la chicha est moins nocif que la cigarette traditionnelle, en raison du passage de la fumée à travers l’eau. Or, cette idée est erronée.
Des risques pour la santé
Contrairement à la croyance populaire, la fumée de la chicha contient des niveaux élevés de substances toxiques, notamment du monoxyde de carbone, des métaux lourds et des composés cancérigènes. Une séance de chicha de 30 à 60 minutes peut équivaloir à inhaler la fumée de 100 cigarettes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les conséquences sur la santé sont multiples :
Problèmes respiratoires : La fumée inhalée irrite les voies respiratoires, favorisant des maladies comme la bronchite chronique et l’asthme.
Risque accru de cancer : Les substances cancérigènes contenues dans le tabac et le charbon utilisé pour chauffer le mélange augmentent considérablement le risque de cancers des poumons, de la bouche et de la gorge.
Maladies cardiovasculaires : L’exposition au monoxyde de carbone contribue à des troubles cardiovasculaires graves.
Un fléau social
Dans les grandes villes africaines, le coût relativement abordable de la chicha et son caractère attractif pour les jeunes exacerbent le problème. De nombreux adolescents et jeunes adultes commencent à en consommer dès le lycée ou l’université, souvent sans être pleinement conscients des risques.
De plus, les espaces dédiés à la chicha, souvent peu ventilés, exposent non seulement les fumeurs mais aussi les non-fumeurs à la fumée passive, aggravant ainsi les dangers pour la santé publique.
Un défi pour la régulation
La chicha échappe souvent aux réglementations strictes qui encadrent les cigarettes classiques dans de nombreux pays africains. Les campagnes de sensibilisation sont insuffisantes, et le manque de contrôle sur la qualité des produits utilisés (tabac, charbon) aggrave les risques sanitaires.
Les solutions possibles
Pour lutter contre les dangers de la chicha, plusieurs actions peuvent être mises en œuvre :
-Sensibilisation du public : Les campagnes d’information devraient cibler les jeunes pour déconstruire les idées reçues sur l’innocuité de la chicha.
-Renforcement des lois : Des réglementations strictes sur la vente, l’importation et la consommation de produits liés à la chicha sont essentielles.
-Promotion des espaces sans tabac : Encourager les espaces publics sans fumée, y compris les bars et les lounges, pourrait limiter l’attrait de la chicha.
La cigarette chicha représente un danger de santé publique majeur, souvent minimisé dans les grandes villes africaines. Face à sa popularité croissante, il est urgent d’agir pour sensibiliser les populations et mettre en place des politiques efficaces. En protégeant les jeunes générations des effets néfastes de cette pratique, les autorités peuvent contribuer à bâtir des communautés plus saines et mieux informées.