Pardon, oubli et développement durable au Niger : Vers une réconciliation constructive

Honorable Dr Maman Mourtala Elhadji Mamouda ancien député national, ancien conseiller régional et ancien conseiller municipal à travers une analyse pertinente lance un appel à tous les Nigériens et aux autorités en place sur le pardon et l’oubli qui jouent un rôle clé dans la stabilité politique et sociale d’un pays. Un appel de l’honorable qui Intervient quelques jours après la libération de plusieurs personnes détenues après le coup d’état qui a emporté Bazoum Mohammed.

Au Niger, marqué par des crises politiques, des conflits internes et des défis économiques, ces notions sont essentielles pour bâtir un avenir durable. Toutefois, un développement harmonieux ne peut être atteint sans une justice équitable, une gouvernance inclusive et une gestion responsable des ressources.

1. Pardon et oubli dans l’histoire politique du Niger

Le Niger a traversé plusieurs périodes de turbulences, avec des transitions politiques et des conflits qui ont nécessité des efforts de réconciliation :

• Gestion des coups d’État et des transitions politiques : Après chaque changement de régime, le choix entre répression, justice et pardon a déterminé la stabilité du pays.

• Paix avec les groupes rebelles : Les accords avec les mouvements touaregs dans les années 1990 et 2000 ont intégré des mécanismes de pardon et de réinsertion, contribuant à la stabilité dans le nord du pays.

• Cohésion nationale et rivalités politiques : La réconciliation entre acteurs politiques et la lutte contre l’exclusion sont essentielles pour éviter des tensions répétitives.

2. Leçons des expériences internationales

Le Niger peut s’inspirer de stratégies réussies dans d’autres pays pour construire une paix durable :

• Afrique du Sud : La Commission Vérité et Réconciliation a permis de solder le passé sans basculer dans des cycles de vengeance. Une telle approche pourrait aider à gérer les crises politiques au Niger.

• Rwanda : L’association du pardon avec une justice équilibrée a permis d’éviter l’impunité après le génocide. Le Niger pourrait adapter ce modèle en assurant une justice équitable tout en favorisant la réconciliation.

3. Le pardon en Islam et son application au Niger

L’Islam, religion majoritaire au Niger, prône un équilibre entre pardon et justice :

• Un modèle basé sur la justice et la miséricorde : La Sourate Ash-Shoura (42:40) enseigne que “quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allah.” Cela encourage le pardon sans négliger la nécessité de réparation.

• Leçons du Prophète Muhammad (PSL) : Lors de la conquête de La Mecque, le Prophète a pardonné ses ennemis à condition qu’ils respectent la paix. Ce principe peut inspirer les efforts de réconciliation au Niger.

• L’oubli n’est pas obligatoire, mais la rancune est déconseillée : L’Islam encourage la mémoire des erreurs du passé pour éviter leur répétition tout en favorisant la paix.

4. Pardon, stabilité et développement durable au Niger

Pour que le pardon contribue au développement durable du Niger, plusieurs étapes sont nécessaires :

a) Renforcer la justice et la bonne gouvernance

• Mettre en place une justice équitable pour tous, sans impunité.

• Lutter contre la corruption et favoriser la transparence dans la gestion des ressources publiques.

• Assurer une alternance politique apaisée et un dialogue inclusif.

b) Favoriser la cohésion sociale et la réconciliation nationale

• Organiser un dialogue national impliquant toutes les communautés et forces politiques.

• Créer des programmes de réinsertion pour les anciens rebelles et détenus politiques.

• Promouvoir l’éducation civique et la culture de la paix.

c) Développer l’économie et améliorer les conditions de vie

• Investir dans l’agriculture et l’élevage pour assurer la sécurité alimentaire.

• Moderniser les infrastructures et développer des énergies durables.

• Encourager l’entrepreneuriat et la formation professionnelle pour réduire le chômage.

d) Assurer une gestion durable des ressources naturelles

• Exploiter les ressources minières et énergétiques de manière équitable et responsable.

• Lutter contre la désertification et promouvoir une agriculture résiliente.

• Renforcer la coopération régionale pour un développement économique stable

Le pardon et l’oubli, bien gérés, peuvent être des leviers puissants pour la paix et le développement du Niger. Cependant, ils doivent s’accompagner d’une justice équitable, d’une gouvernance transparente et d’un engagement réel en faveur de la prospérité du pays. En combinant ces principes avec des réformes économiques et sociales, le Niger pourra poser les bases d’un développement durable et inclusif.                

Le retard de la pluviométrie dans certains États côtiers : une conséquence des changements climatiques

Le phénomène du retard de la pluviométrie dans plusieurs États côtiers est devenu une préoccupation majeure pour les populations et les autorités locales. Ce phénomène, souvent attribué aux effets des changements climatiques, a des répercussions considérables sur l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable et la biodiversité.

Les causes du retard de la pluviométrie

Les dérèglements climatiques sont en grande partie responsables du retard des précipitations. Parmi les facteurs les plus influents, on retrouve :

Le réchauffement des océans : L’élévation des températures océaniques modifie les courants marins et les cycles des précipitations.

Les perturbations des vents et des courants atmosphériques : Des phénomènes comme El Niño et La Niña influencent la répartition des précipitations et peuvent prolonger les périodes sèches.

L’urbanisation et la déforestation : La destruction des écosystèmes côtiers réduit l’humidité disponible et perturbe la formation des nuages.

Le retard de la saison des pluies impacte plusieurs aspects de la vie des populations côtières :

Agriculture en péril : La sécheresse prolongée menace les récoltes et entraîne une insécurité alimentaire.

Pénurie d’eau potable : Le retard des pluies réduit le niveau des nappes phréatiques et des réservoirs d’eau douce.

Augmentation des incendies de forêt : Le manque d’humidité favorise les feux de brousse et la destruction de la biodiversité.

Effets économiques : Les secteurs de la pêche et du tourisme sont affectés par la modification des écosystèmes marins et terrestres.

Face à ce défi climatique, plusieurs mesures peuvent être envisagées :

Une meilleure gestion des ressources en eau : Le développement de techniques de stockage et d’utilisation rationnelle de l’eau peut atténuer les effets des sécheresses.

Reforestation et protection des mangroves : Restaurer les écosystèmes naturels contribue à la régulation du climat local.

Adoption de pratiques agricoles résilientes : L’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse et l’irrigation efficiente permettent de minimiser les pertes agricoles.

Sensibilisation et adaptation : Les gouvernements et les organisations doivent sensibiliser les populations aux effets du changement climatique et développer des stratégies d’adaptation.

Le retard de la pluviométrie dans les États côtiers est une réalité qui exige une réponse concertée et durable. Si les tendances actuelles se poursuivent, il sera impératif de repenser les stratégies environnementales et économiques pour assurer la résilience des communautés face aux défis climatiques.

Le Transport Aérien en Afrique de l’Ouest : Un luxe inaccessible

Voyager par avion en Afrique de l’Ouest reste un luxe inaccessible pour une grande partie de la population. Comparé aux autres régions du monde, le coût des billets d’avion y est anormalement élevé, entravant ainsi la mobilité des personnes et le développement économique régional. Une prise de conscience et des actions concrètes s’imposent pour réduire ces tarifs prohibitifs.

Un Marché Cloisonné et un Manque de Concurrence

L’un des principaux facteurs expliquant ces prix excessifs est le manque de concurrence entre les compagnies aériennes. Contrairement à d’autres régions du monde où plusieurs transporteurs se disputent les parts de marché, l’Afrique de l’Ouest est dominée par un nombre réduit de compagnies, souvent nationales, qui imposent leurs tarifs. De plus, l’absence d’un ciel ouvert entre les États de la région limite les opportunités d’exploitation de nouvelles routes et empêche l’émergence d’acteurs compétitifs.

Des Taxes et Réglementations Pénalisantes

Un autre obstacle majeur est le poids des taxes et des redevances aéroportuaires. En Afrique de l’Ouest, celles-ci représentent une part significative du prix final du billet. Chaque pays applique des taxes différentes, ce qui complique la tarification et dissuade l’arrivée de nouvelles compagnies. En réduisant ces charges, les gouvernements pourraient favoriser la baisse des prix et stimuler la demande.

Le coût élevé des billets d’avion ne se répercute pas uniquement sur les voyageurs, mais aussi sur l’économie régionale. Les échanges commerciaux, le tourisme et les opportunités d’affaires sont limités par des tarifs dissuasifs. De nombreux entrepreneurs et travailleurs peinent à se déplacer, freinant ainsi l’intégration économique au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Pour rendre le transport aérien plus abordable en Afrique de l’Ouest, plusieurs mesures peuvent être envisagées :

L’application effective du Marché Unique du Transport Aérien Africain (MUTAA), une initiative de l’Union africaine visant à libéraliser le secteur.

La réduction des taxes et redevances aéroportuaires, afin d’alléger le coût des billets.

Le développement d’infrastructures aéroportuaires modernes, pour attirer plus de compagnies et stimuler la concurrence.

L’encouragement des alliances entre compagnies aériennes africaines, pour mutualiser les ressources et réduire les coûts opérationnels.

Sans une volonté politique forte et une réforme en profondeur du secteur, le transport aérien en Afrique de l’Ouest continuera de pénaliser les voyageurs et freiner le développement économique. Une réelle prise de conscience s’impose pour transformer le ciel ouest-africain en un espace accessible à tous.