Le silence assourdissant des Institutions régionales face aux Inondations au Nigeria et au Niger
Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, sont devenues récurrentes en Afrique de l’Ouest, notamment dans des pays comme le Nigeria et le Niger. Pourtant, face à ces événements dévastateurs qui affectent chaque année des milliers de personnes, une question se pose : où sont les institutions régionales ? Leur silence face aux crises provoquées par les inondations devient de plus en plus préoccupant, car les populations touchées souffrent dans l’indifférence apparente des organismes censés les protéger.
Les Inondations : Un fléau récurrent
Le Nigeria et le Niger, deux pays voisins en Afrique de l’Ouest, subissent chaque année des inondations dues à une combinaison de facteurs naturels et humains. Les précipitations intenses, accentuées par le changement climatique, causent des débordements de rivières et détruisent des habitations, des terres agricoles et des infrastructures. En 2022, le Nigeria a connu l’une des pires inondations de son histoire, avec plus de 600 morts et des milliers de déplacés, tandis que le Niger a vu des villages entiers submergés par les eaux.
Ces inondations ont des conséquences désastreuses sur les communautés locales : pertes de vies humaines, destruction des moyens de subsistance, déplacements massifs et propagation de maladies. Pourtant, malgré l’ampleur de ces catastrophes, les institutions régionales et continentales restent curieusement silencieuses ou lentes à réagir.
Le Rôle des Institutions régionales
Les institutions régionales, comme la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA), ont pour mission de coordonner les efforts de secours et de reconstruction lors des catastrophes naturelles. Elles sont censées être des leviers de solidarité régionale, capables de mobiliser des ressources humaines, financières et techniques pour répondre aux crises. Or, force est de constater que leur implication lors des récentes inondations au Nigeria en déviant le Niger qui aujourd’hui se retrouve sous l’autorité du CNSP a été quasiment inexistante ou, au mieux, insuffisante.
Ce silence contraste avec l’urgence des situations sur le terrain. Des millions de personnes affectées par les inondations attendent des réponses concrètes en termes d’aide humanitaire, de planification urbaine et de mesures d’adaptation aux changements climatiques.
Pourquoi ce silence ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette inaction ou cette lenteur de réaction. D’une part, les institutions régionales souffrent souvent de limitations budgétaires, ce qui limite leur capacité d’intervention rapide. D’autre part, les lourdeurs bureaucratiques au sein de ces organisations retardent la mise en œuvre de politiques efficaces. Enfin, il est possible que la question des inondations, bien que cruciale pour les populations touchées, ne soit pas une priorité à l’échelle régionale par rapport à d’autres crises, comme les conflits armés ou les problèmes de sécurité.
Cette absence d’action n’est pas seulement une question d’inefficacité, mais aussi de priorités mal définies. Alors que les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir, les institutions régionales doivent impérativement accorder plus d’attention à la gestion des catastrophes naturelles, qui sont autant de menaces pour la stabilité socio-économique des États membres.
Les Conséquences du silence
Le silence ou l’inaction des institutions régionales face aux inondations a des conséquences dramatiques pour les populations. En l’absence de réponses coordonnées et efficaces, au Nigeria la CEMA dans les états de Borno s’active pour porter assistance aux victimes.
L’urgence d’une Réaction Concertée
Face à la récurrence des inondations, les institutions régionales doivent repenser leur approche. Il est urgent de renforcer la coopération entre les villages,les villes et de surcroît les états frères pour développer des plans de prévention et de gestion des catastrophes plus efficaces. Cela passe par la mise en place de systèmes d’alerte précoce, le renforcement des capacités des gouvernements locaux et l’adoption de politiques climatiques adaptées.
Les solutions doivent aussi être axées sur une meilleure gestion de l’eau, incluant des investissements dans les infrastructures hydrauliques et la réhabilitation des bassins fluviaux. Une approche régionale coordonnée pourrait permettre d’éviter que ces inondations ne se transforment systématiquement en crises humanitaires majeures.