Tinubu encourage les Nigérians à adopter les véhicules électriques, divisant l’opinion nationale
Depuis son arrivée au pouvoir, le président nigérian Bola Tinubu a multiplié les réformes économiques et énergétiques pour moderniser le pays et réduire sa dépendance au pétrole. Dans ce cadre, il a récemment exhorté les Nigérians à se tourner davantage vers les véhicules électriques, une alternative qu’il présente comme écologique et économiquement durable. Cependant, cette initiative divise profondément l’opinion publique nigériane, soulevant autant d’espoir que de scepticisme.
Le Nigeria, grand producteur de pétrole en Afrique, est aussi l’un des plus gros consommateurs de carburant de la région. Dans un contexte mondial où la transition vers des énergies plus propres est cruciale, Tinubu ambitionne de positionner le Nigeria comme un acteur de cette transition. Lors d’un récent discours, il a encouragé les Nigérians à considérer l’adoption des véhicules électriques, en lieu et place des véhicules fonctionnant à l’essence. Selon lui, ce virage permettrait au pays de réduire ses émissions de CO2, de limiter la pollution urbaine et de diversifier son économie.
L’argument principal avancé par Tinubu est la réduction de la dépendance du Nigeria à l’égard des importations de carburant. En effet, bien que le Nigeria soit un important producteur de pétrole, il reste dépendant des importations pour ses besoins en essence en raison du manque d’infrastructures de raffinage. Avec une adoption accrue des véhicules électriques, le pays pourrait diminuer sa facture d’importation et rediriger ces fonds vers d’autres secteurs.
Cependant, l’adoption des véhicules électriques n’est pas sans défis. D’abord, le pays souffre de fréquentes coupures d’électricité, ce qui pose un obstacle majeur à la recharge des véhicules. En outre, les infrastructures de recharge sont quasi inexistantes dans la plupart des villes. Certains Nigérians s’inquiètent également du coût initial élevé des véhicules électriques, qui les rend inaccessibles pour une grande partie de la population.
Cette proposition a suscité des réactions contrastées. D’un côté, une partie des Nigérians, surtout parmi la jeunesse et les écologistes, voit en cette initiative un progrès vers un avenir plus propre. Ils estiment qu’en diversifiant ses sources d’énergie et en modernisant ses infrastructures, le Nigeria pourrait devenir un modèle pour les autres nations africaines.
De l’autre côté, de nombreux Nigérians restent sceptiques quant à la faisabilité de cette transition. Pour eux, l’absence de solutions abordables et la faible fiabilité du réseau électrique national font que cette initiative reste largement hors de portée pour le Nigérian moyen. Certains estiment que le gouvernement devrait d’abord s’attaquer aux problèmes d’énergie et d’infrastructures avant de promouvoir un changement aussi ambitieux.
Face aux critiques, le président Tinubu a promis d’investir dans des infrastructures électriques et de mettre en place des incitations financières pour encourager les Nigérians à adopter les véhicules électriques. Des partenariats avec des entreprises locales et internationales sont envisagés pour construire des bornes de recharge et faciliter l’importation de véhicules électriques.
L’avenir de cette initiative dépendra toutefois de la capacité du gouvernement à répondre aux préoccupations et aux attentes de la population. Il est clair que le Nigeria devra surmonter plusieurs obstacles avant de voir une adoption massive des véhicules électriques. Mais pour Tinubu, cette transition représente une étape essentielle vers un Nigeria plus vert et plus indépendant.