Les violences conjugales subies par les hommes : un tabou silencieux
Lorsqu’on parle de violences conjugales, l’image qui vient immédiatement à l’esprit est celle d’une femme victime et d’un homme bourreau. Pourtant, un nombre non négligeable d’hommes subissent également des violences au sein de leur couple, un sujet encore trop souvent ignoré, minimisé, voire tourné en dérision.

Les études et témoignages montrent que les hommes aussi peuvent être victimes de violences conjugales. Selon certaines enquêtes, environ 20 à 25 % des victimes de violences conjugales seraient des hommes. Mais ce chiffre est probablement sous-estimé, car de nombreux hommes n’osent pas parler, par peur du ridicule, du jugement ou d’être perçus comme faibles.
Les formes de violence qu’ils subissent sont similaires à celles des femmes :
Violence physique : coups, griffures, morsures, objets lancés…
Violence psychologique : humiliations, chantage affectif, insultes répétées…
Violence économique : contrôle des finances, interdiction de travailler…
Violence sexuelle : rapports forcés ou non consentis, menaces d’infidélité pour obtenir ce qu’elle veut…
Le silence autour des violences conjugales masculines s’explique par plusieurs facteurs :
-Les stéréotypes de genre : La société associe souvent l’homme à une figure forte et dominante. L’idée qu’un homme puisse être victime d’une femme va à l’encontre de ces clichés.
-La peur du ridicule : Lorsqu’un homme se confie sur les violences qu’il subit, il est souvent tourné en dérision ou accusé d’être trop sensible.
-Le manque de reconnaissance légale et institutionnelle : Peu de structures existent pour accueillir les hommes victimes, et la justice tend à prendre leur témoignage moins au sérieux.
-La crainte de perdre leurs enfants : Dans les séparations conflictuelles, un homme qui dénonce des violences peut craindre de ne plus voir ses enfants, surtout si sa conjointe joue sur les accusations inversées.

De plus en plus d’hommes commencent à témoigner, notamment sur les réseaux sociaux et dans certaines associations. Voici quelques extraits de témoignages :
« Ma femme me frappait et m’humiliait devant nos enfants. Quand j’ai voulu porter plainte, on m’a ri au nez. »
« Je subissais des violences psychologiques constantes, elle me rabaissait sans arrêt. À force, j’ai fini par croire que j’étais nul. »
« Elle me menaçait de me faire passer pour un agresseur si je parlais. J’avais peur de tout perdre. »
Il est urgent de lever le tabou sur ce sujet et d’offrir un véritable soutien aux hommes victimes. Voici quelques pistes :
Briser le silence : Sensibiliser le grand public et encourager les victimes à parler sans honte.
Créer des structures adaptées : Comme des foyers d’accueil et des lignes d’écoute dédiées.
Former les professionnels : Police, justice, travailleurs sociaux doivent apprendre à reconnaître ces violences et à les traiter avec sérieux.
Changer les mentalités : Un homme victime n’est ni faible ni coupable. La violence conjugale ne connaît pas de genre, et chaque victime mérite d’être entendue et protégée.
Les violences conjugales contre les hommes existent bel et bien, mais elles restent un sujet tabou. Il est temps de changer cela et de donner à ces victimes la reconnaissance et l’aide qu’elles méritent. Il ne s’agit pas d’opposer les sexes, mais de lutter ensemble contre toutes les formes de violence conjugale, quel que soit le genre de la victime.